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carnets de voyages aux usa
14 août 2011

La route des plantations

 Si je vous dis : Louisiane, que cela vous évoque-t’il ?

 

En vrac : Jazz, musique, alligator, marécages, bayous, cuisine épicée, architecture créole, cajuns, fête, une partie de notre histoire française, « Autant en emporte le vent », plantations, coton, canne à sucre……

 

Pourquoi pas aussi … Mississippi : effectivement, le troisième plus grand fleuve du monde traverse la Louisiane et est intimement lié à l’histoire de cet état américain. Il prend naissance au nord du pays, dans le Minnesota, à la frontière canadienne et se jette dans le golfe du Mexique après la Nouvelle Orléans.

 

C’est ainsi que l’explorateur français, Robert Cavelier, Sieur De La Salle, descendit le Mississippi jusqu’à son embouchure pour la première fois en 1682 et baptisa les nouvelles terres traversées « Louisiane » en l’honneur de son roi louis XIV.

Pendant une trentaine d’années, la France délaisse cette immense colonie marécageuse, mais à partir de 1718, date de création de la Nouvelle-Orléans, des colons français s’installeront, et seront vite rejoints par des Acadiens, français du Canada chassés par les anglais. Ce sont les Cajuns.

L’histoire de la Louisiane sera ensuite assez mouvementée. En 1762, Louis XV cède la Louisiane à l’Espagne, qui la recèdera à Napoléon en 1800. Puis en 1803, ce dernier la vend aux Etats-Unis pour renflouer les caisses de la France…

En 1812, la Louisiane devient officiellement le 18ème état des Etats-Unis.

 

Revenons donc au Mississippi : ce fleuve qui descendait du nord constituait une formidable autoroute pour le commerce, avant que le chemin de fer ne fasse son apparition. Tout naturellement, des plantations de coton et de canne à sucre se sont développées sur ces rives, entre Baton Rouge, capitale de la Louisiane et la Nouvelle-Orléans.

 

Vendredi 12 Août, nous partons de Lafayette pour nous rendre à Baton Rouge, dans un premier temps puis nous suivrons la route des plantations jusqu’à New Orleans (prononcez Niou Olinnss, à l’anglaise).

 

Après une bonne heure de route, nous voici devant le « Louisiana State Capitol ».

C’est le plus haut immeuble abritant le gouvernement d’un état aux USA (quelques 137 m). Il a été construit par le gouverneur Huey Long, qui n’était pas très aimé, et qui d’ailleurs a été assassiné au pied du capitole en 1935.

 

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Dans le hall d’entrée, nous admirons d’une part la Chambre des députés, d’autre part le Sénat.

 

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Le drapeau de la Louisiane:

 

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Nous montons ensuite au 27ème étage pour profiter de la vue panoramique sur la ville et le Mississippi.

 

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De retour au niveau du plancher des vaches, nous finissons par descendre les marches extérieures qui mène à la statue de Huey Long. Sur chaque marche, par ordre chronologique, chaque état américain est gravé avec sa date d’entrée dans les Etats-Unis. On en profite pour réviser….. (ou découvrir plutôt)

 

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Nous nous rendons ensuite plus au sud de la ville, à la plantation Magnolia Mound. Malgré la chaleur plus moite qu’étouffante, (l’humidité ambiante est au summum ; pour vous donner une idée, quand on sort à l’extérieur, une buée se dépose immédiatement sur l’objectif de l’appareil photos et les lunettes de soleil !!!), nous décidons de faire une visite guidée, bien que cette dernière soit en anglais. (sur notre guide, il était précisé que nous pouvions avoir une visite guidée en français !)

 

Carte de la propriété à l'époque:

 

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Maquette:

 

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Le parc de la plantation est magnifique avec ses magnolias géants entre autres.

 

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La maison d’habitation est de pur style créole français, construite en 1791, par un Français. Elle est sur pilotis, d’une part pour permettre à la brise du fleuve de circuler sous la maison et ainsi la rafraîchir, d’autre part pour prévenir des inondations dues aux crus du Mississippi. Elle est entourée d’une galerie, de façon à empêcher le soleil de pénétrer dans les pièces.

 

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La visite de l’intérieur nous sera faite par une charmante jeune femme en costume d’époque. Les photos étaient interdites, donc pas d’illustrations des pièces…. A noter qu’il y avait une chambre pour les garçons, séparée de la chambre parentale par un salon, puis la chambre des filles.

Les meubles en acajou étaient d’origine pour la plupart et fabriqués en Louisiane.

A noter dans la salle à manger, au-dessus de la grande table, se trouvait un volet en bois battant, fixé au plafond, actionné par une corde par un enfant d’esclave pour faire de l’air : l’ancêtre de la clim !!

 

La maison était à l’origine constituée de quatre pièces puis a été agrandie quand la jeune veuve s’est remariée : ils avaient alors 6 enfants de leur précédent mariage, et en eurent 5 de plus ensemble….

 

La visite a été très intéressante mais un peu longue pour les enfants, car ils ne comprenaient pas beaucoup en anglais….

 

Nous continuons sans guide, pour la cuisine :

A l’époque, la cuisine était toujours séparée de l’habitation car ils avaient peur des incendies.

 

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A noter le grille-pain et le gaufrier, façon cuisson feu de fois, qui nous ont amusés….

 

Le jardin potager jouxte la cuisine.

 

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La maison des esclaves :

 

 

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le prix des esclaves était en rapport avec son origine (blanc, noir, métisse,...), son sexe, et surtout son savoir-faire.

 

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La maison du contremaître :

 

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Le pigeonnier (ils élevaient les pigeons pour les manger):

 

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Nous terminons la visite « en nage », mais un peu plus éclairés sur la vie d’autrefois dans une plantation…..

 

Nous prenons ensuite la route menant à New Orleans, pour une seconde visite de plantation : La Laura Plantation, choisie en concertation avec les enfants car des visites en français sont possibles.

 

On jette un œil sur notre ami Guide du routard pour dénicher une adresse sympa pour déjeuner, à deux pas de la plantation.

 

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Après cette restauration typiquement cajun, nous sommes prêts à affronter la chaleur pour cette nouvelle visite.

 

Notre guide est un pur descendant Cajun, dont la langue maternelle n’est pas le français, mais qui « assure » parfaitement. Cette fois-ci, nous pouvons prendre des photos, et les enfants peuvent eux-mêmes poser des questions….. La plantation de Laura a été crée sur le style Créole

 

La "climatisation" ou plutôt aération, était naturelle à l'époque et réalisée par un courant d'air dans la maison. Les deux portes centrales étaient laissées ouvertes constamment pour laisser entrer l'air en provenance du Mississippi qui refroidissait la maison.

 

 

 

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Nous commençons par visiter les fondations de la maison des maîtres du domaine. Là on nous explique que l'arrière grand mère de Laura était mariée à un Bordelais et qu'elle importait des bouteilles de Bordeaux qu'elle stockait dans la cave pour vendre sur place. De plus, les jarres étaient stockées à cet endroit pour tenir au frais les denrées alimentaires.

 

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L'histoire de cette plantation a parcouru les générations depuis le 18eme siècle jusqu'au début du 20eme siècle dans la même famille : Duparc-Locoul . Laura a été la dernière descendante et s'est séparée de la plantation dans les années 1930.

 

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A l'étage la maison a la même disposition que dans l'autre plantation, néanmoins différents agrandissements avaient été fait pour pouvoir accueillir tous les enfants de la famille.

 

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On reconnait le mobilier en noyer qui était le matériau employé à l'époque pour les meubles. Des esclaves noirs étaient menuisiers pour réaliser les constructions et les meubles.

 

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La salle à manger pouvait accueillir de nombreux convives.

 

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Une pièce concomitante permettait de stocker les plats en provenance de la cuisine extérieure.

Les murs ont été laissés intacts pour montrer la construction en colombage (en bois imputrescible de cyprès). De plus, il faut signaler que toute la maison a été reconstruite en 2007 à l'identique, car un incendie avait complétement détruit la partie supérieure quelques années auparavant. Le travail de restauration est remarquable.

 

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Nous ne visiterons pas de cuisine extérieure car elle a été détruite. Seuls quelques vestiges subsitent. Le jardin accueille aujourd'hui de nombreux bananiers, mais ce n'était pas le cas à l'époque.

 

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A son apogée, la plantation comptait 250 esclaves répartis dans 69 cases , qui accueillaient deux familles dans un espace réduit de 25 m2 seulement par famille.

Les esclaves étaient très chers et la reproduction naturelle de ceux-ci à l'intérieur de la propriété étaient un moyen naturel de faire prospérer le domaine pour le propriétaire. Les plantations de canne à sucre et coton demandaient beaucoup de main d'oeuvre.

 

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Les outils et accessoires d'époque étaient exposés. On imagine le dur labeur de ces travailleurs  des champs, qui 6 jours sur 7 oeuvraient 12 heures par jours sous des températures "tropicales" . Les hivers étaient froids en Louisianne, ce qui explique les cheminées dans les habitations.

 

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La visite était très instructive et nous a fait voyager dans un passé pas si lointain, où l'influence francaise a été forte dans cette région. Après avoir cédé la Louisianne aux Etats Unis en 1803, la France a soutenu celle ci dans ses combats. De grands hommes comme Lafayette ont apportés un soutien militaire important aux Etats Unis, leurs permettant de résister aux assauts des Anglais.

 

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La prospérité des plantations du sud était même jalousée des nordistes ... avec la suite que l'on connait avec la guerre de sécession entre 1861 et 1865. L'abolition de l'esclavage qui en a découlé, n'a pas arrêté les exploitations. Les ouvriers étaient payés et ont essayé d'améliorer petit à petit leurs conditions de vie. La fin du 19eme siècle et surtout le 20eme siècle ont vu arriver les machines agricoles ... les productions de canne à sucre et de coton continuent toujours .... 

 

Pat & Chris

 

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